Les cantonales de mars 2011 à Lalinde
LES CANTONALES DE MARS 2011 A LALINDE
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En novembre 1873, l'Assemblée Nationale avait fixé à sept ans la durée du mandat présidentiel pour laisser au Comte de Chambort le temps de mourir. En 2011, le mandat du Conseiller Général est de trois ans, afin de laisser à cette vénérable institution, âgée de 211 ans, le temps de mourir.
Notre analyse se borne à examiner les résultats du canton à l'aune de la dernière élection cantonale de 2004. Exercice délicat que cette étude des chiffres car, comme le disait Churchill, "Il y a 3 sortes de mensonges : le mensonge effronté, le mensonge par omission, et la statistique."
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Qui a gagné les cantonales ?
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Là au moins, tout le monde est d'accord, ce sont les absentionnistes : ils représentent 2567 voix... Joli score. En 2004, pour une population légèrement inférieure (- 56 inscrits) le nombre d'absentionnistes était de 1657, soit 910 de moins. Qui ont-ils boudé ?
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Arrêtons de crier au loup !
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Ce ne sont pas les rochers qui grandissent, c'est la marée qui descend. Et moins il y a d'eau, plus ils émergent. Mais ils ne bougent pas...
Le Front National, en l'occurence à chaque élection Henri Peyret-Lacombe, garde son électorat intact. Il avait 512 voix en 2004. Il en a 511 aujourd'hui.
Le Parti Communiste, en l'occurence à chaque élection Laurent Péréa, garde son électorat intact. Il avait 579 voix en 2004. Il en a 580 aujourd'hui.
Nous ne partageons donc pas le point de vue des analystes qui parlent de "poussée des extrêmes". Tout au plus peut-on constater qu'ils résistent (très) bien. C'est chaque fois le cas pour ces partis.
Après, libre à chaque commune d'examiner ses propres résultats au microscope.
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Le score de la droite.
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Que disent les chiffres ? Pierre Brunel, sous l'étiquette UMP, avait raflé 563 voix en 2004. Véronique Dubeau-Valade, sous l'étiquette UDD, n'en récupère que 453. Même si les pourcentages de chacun dans les deux cas, tournent autour des 12 %, il est évident que 110 électeurs ont préféré aller taquiner la truite. Les absentionnistes de Véronique Dubeau-Valade sont essentiellement des gens déçus par la droite au pouvoir. Chacun savait que la bagarre serait rude pour les sarkozistes. D'ailleurs, la plupart avait préféré endosser l'étiquette UDD à celle de l'UMP.
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La "victoire" de Serge Mérillou.
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En 2004, au premier tour, il avait obtenu 1609 voix et Michel Suchod, 911. Le total fait 2520 voix pour la gauche (sans affecter les 306 voix de Régis Venancie).
Au second tour, Serge Mérillou avait recueilli 2886 voix.
Si l'on compare ces deux chiffres au résultat de dimanche soir (2218 voix), on est loin du compte. Là aussi, des électeurs sont allés à la pêche.
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Alors, qui a gagné ?
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La question ne se pose même pas : c'est Serge Mérillou. Mais est-ce l'homme, son parti ou son bilan ?
Victoire de l'homme c'est certain.
Il est présent sur le terrain, épaulé par un réseau très hétérogène dans les secteurs associatifs, sportifs, sociaux... et surtout dans la presse. Victoire d'une tactique, aussi : la campagne a été feutrée, affable, a évité toute polémique. Les remerciements du vainqueur, dans la presse, sont tout à son honneur : il n'oublie ni sa compagne ni sa suppléante et, fait plus rare de nos jours, rend également hommage à chacun de ses opposants malheureux.
Victoire d'un parti ? Certainement bien au-delà !
Aux Présidentielles 2007, Ségolène Royal a obtenu 1717 voix au premier tour
Aux Régionnales de 2010, Michel Moyrand a fait 1211 voix.
A Saint-Capraise de Lalinde, où ils résident, les bras cassés qui dirigent la section locale du PS offrent à Serge Mérillou son score le plus nul du canton : 73 voix (27,86 % sur la commune).
En fait, la provenance des 2218 voix de Serge Mérillou dépasse largement le cadre du PS.
Approbation d'un bilan ?
Véronique Dubeau-Valade avait lancé un "peut mieux faire" lors du débat public de Lalinde. Il est vrai que ce bilan a manqué d'ambition. De fait il est celui qu'aurait pu faire (ou fera) n'importe quel Conseiller Général, qu'il reprenne en 2004 l'héritage de Michel Suchod ou qu'il reprenne dans trois ans celui de Serge Mérillou.
Mais, au fait, quel bilan se fixe-t-il dans trois ans ?
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Promesses, espoirs, etc.
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Les promesses, elles ont été répétées tout au long de la campagne, confirmées à Lalinde et imprimées dans Sud-Ouest : nous aurons la gendarmerie, le Pôle médico-social et la Voie de la Vallée. Nous n'irons pas jusqu'à partager l'enthousiasme du journaliste qui rajoute à cette feuille de route (dont l'échéance est dans trois ans) le Stade d'Eaux vives de Mauzac.
Localement, qui va défendre une commuanuté de communes "socle cantonal" ? Serge Mérillou avait "par maladresse" branché le haut parleur de son téléphone portable, dimanche soir, devant la Mairie de Lalinde, pour que chacun entende le message de la Préfète. Espérons qu'il saura être auprès d'elle un négociateur de poids pour notre canton !
Dans le cadre des futurs territoires, qui va représenter le Lindois ? Notre bassin de vie (de gauche) va-t-il être fondu au sein d'un immense territoire (de droite) ?
Bons vents, Serge Mérillou et rendez-vous dans trois ans. Faites mentir l'adage selon lequel "les promesses n'engagent que ceux qui y croient".
Rien n'est jamais acquis à l'homme ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce...
Aragon
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