La Truffe se cherche
...
Philippe Caliméro (élu maire de Sainte-Alvère en 1986) succède en 1988 au Conseil Général à Michel Labroue, le maire de Trémolat de 1977 à 1989. Ce médecin généraliste revendique l'étiquette RPR (plus tard UMP) et siège au Conseil Général avec le groupe UDD. Il est réélu le 20 mars 1994, puis le 11 mars 2001, dès le premier tour avec 53,82 % des voix (voir "le nouveau siècle").
....
CALIMERO S'AFFIRME
2001-2002, c'est l'époque des grandes manoeuvres pour la constitution des communautés de communes.
Dans cette tourmente, la communauté du Bassin Lindois perd 10 de ses 14 communes. Le canton de Sainte-Alvère n'est pas mieux loti puisque l'une de ses communes (Limeuil) va à Cadouin, deux autres (Pezuls et Sainte-Foy-de-Longas) passent à la communauté des coteaux de Lalinde (alias "Entre Dordogne et Louyre") et que seulement quatre des sept communes fusionnent au sein du "Terroir de la Truffe".
Cette EPCI est constituée le 28 décembre 2001 et Philippe Caliméro est élu président en février 2002.
Les présidences, Philippe Caliméro, il aime ça : deuxième vice-président à la commission des finances du Conseil Général, vice-président du Pays du Grand Bergeracois, président des Maires Ruraux de Dordogne...
Il est aussi vice-président du Syndicat d'Electrification de la Dordogne en 1999. En 2008, Pascal Deguilhem, nouveau député PS de Périgueux et conseiller général de Neuvic brigue la présidence. Les délégués de gauche représentent 53 voix et pourtant, Pascal Deguilhem n'en recueille que 39 tandis que Philippe Caliméro est élu avec 43. Trouvez l'erreur...
De 2002 à nos jours, Philippe Caliméro fait prospérer son petit bien. La Truffe cumule les compétences : activités périscolaires ; activités sportives ; assainissement non collectif ; collecte des déchets des ménages et déchets assimilés ; environnement ; programme local de l'habitat ; tourisme ; voirie ; zones d'activités industrielle, commerciale, tertiaire, artisanale ou touristique ; zones d'aménagement conerté (ZAC).
...
LE REVE DE CALIMERO
...
Mais son rêve est d'avancer...
D'abord, récupérer ceux qui sont partis.
Le 1er juin 2010, il voit revenir Limeuil qui ne supporte plus l'ambiance étouffante de la communauté de communes de Cadouin. Et d'un !
Sainte-Foy-de-Longas hésite mais le maire, cantonnier à Lalinde, subit les pressions de son employeur, Pierre-Alain Péris : le PS ne souhaite pas que Philippe Caliméro reprenne du poil de la bête. Courageusement, Thierry Lascaux jette l'éponge.
Ensuite, penser à l'avenir.
Sainte-Alvère est isolée. Il lui faut une sortie. Vers le nord ? Dès le printemps 2010, Philippe Caliméro explique aux délégués du Pays Vernois et à ceux du Pays Isle-Manoire que "les élus doivent s'orgnaniser rapidement s'ils ne veulent pas que l'Etat choisisse pour eux". La vision est prophétique : les "Truffois", s'ils ne veulent pas finir en réserve indienne, doivent se rattacher à Bergerac ou Périgueux.
En janvier 2011, les élus Vernois, à l'unanimité, refusent la fusion avec la Truffe. Le rêve d'une sortie vers le nord, vers Périgueux, s'envole pour Philippe Camiméro.
...
...
QUEL AVENIR POUR LA TRUFFE ?
...
Désormais, Sainte-Alvère ne peut plus négocier en position de force.
Que veut le sous-préfet ?
En fait, il regarde avec une condescendance amusée les guerres picrocholines que se livrent les élus locaux aux ego surdimensionnés. Diviser pour régner : peu importe qu'ils s'étripent pour des enjeux sans importance. Leurs guéguerres renforcent l'autorité préfectorale. La mission du sous préfet a un nom : réforme territoriale.
Pour le moment, la sous-préfecture doit régler en priorité le problème de la communauté d'aglomération de Bergerac (que les "Trois Vallées" risquent de paralyser).
Que peut Sainte-Alvère ?
Fusionner avec Le Bugue ? Cet enterrement de première classe n'est pour l'instant pas envisagé pour Philippe Caliméro.
Fusionner (hors arrondissement) avec "Dordogne et Louyre" ? La mathématique parle d'elle-même : les 2406 habitants de la Truffe alliés aux 3923 de Dordogne et Louyre permettent de franchir (sans la CC du Bassin Lindois) le cap des 5000 habitants requis par la nouvelle loi. Le coup est jouable, mais les 12 communes de "Dordogne et Louyre" sont-elles d'accord ?
Que veut Dordogne et Louyre ?
L'EPCI est en pleine implosion. Seule la perspective d'une recomposition du canton Lindois fédère les communes (ou du moins, celles qui composent ce canton. Pezuls et Sainte-Foy-de-Longas sont-elles prêtes à jouer la carte du "Grand Lindois" ?).
Au-delà, les avis divergent. Baneuil et Pezuls envisagent la fusion à la CCBL et verraient bien une union à la CC de Cadouin.
Hors de question d'aller à Cadouin s'exclament les cinq communes limitrophes des "Trois Vallées", nous préférons rejoindre Bergerac !
A cela, certains élus de la rive gauche répondent en écho : nous nous sentons plus prés de Faux ou d'Issigeac que de Cadouin.
Alors ?
Dans ce vaste poker menteur que se livrent l'Etat et le Conseil Général (UMP-PS, Sarko-Caso), le mot de la fin devrait théoriquement revenir aux communes. C'est-à-dire ni au Sous-Préfet, ni au Président du Conseil Général, ni aux Présidents des (bientôt défuntes) communautés de communes mais aux élus au suffrage direct.
Le compte à rebours a commencé.
...